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Irrigation: les systèmes mis en place par les agriculteurs eux-mêmes sont plus efficaces

STOCKHOLM (AFP) - 24.08.2012 09:59

 

La mise en place par les agriculteurs dans les pays en voie de développement de systèmes locaux d'exploitation et de gestion de l'eau contribue à améliorer la sécurité alimentaire et à baisser le niveau de pauvreté, révèle une étude rendue publique vendredi.

 

L'étude pilotée par l'Institut international de la gestion de l'eau (IWMI), organisme de recherche de Colombo, et publiée à deux jours de l'ouverture de la Semaine internationale de l'eau à Stockholm, conclut que le développement de système d'irrigation par les agriculteurs eux-mêmes permettait de presque quadrupler leur rendement dans certains cas et d'améliorer considérablement l'alimentation.

Les chercheurs citent l'exemple dans l'Etat indien du Madhya Pradesh d'une petite région transformée par la construction de réservoirs pour conserver l'eau de la mousson.

Cette opération "a eu des répercussions non seulement sur les revenus des agriculteurs mais aussi sur l'ensemble de la communauté. Ça m'a beaucoup marquée de voir ce changement", a confié à l'AFP la coordinatrice de l'étude, Meredith Giordano, de l'Institut international de la gestion de l'eau (IWMI). L'eau est conservée jusqu'à sept mois et permet d'augmenter de 23% à 95% la superficie des terres cultivées pendant la saison sèche.

A peine 3% des ressources en eau renouvelable de l'Afrique subsaharienne sont utilisées pour l'agriculture, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En outre environ 4% des terres arables sont équipées pour l'irrigation et moins de 6% d'entre elles sont alimentées par des eaux souterraines.

"Nous nous étions concentrés sur les solutions à grande échelle mais nous avons un large éventail de possibilités (...) Les technologies de gestion de l'eau à petite échelle sont très efficaces et beaucoup de fermiers, en groupe ou individuellement, les ont déjà adoptées et elles sont en train de transformer leurs vies", a indiqué Mme Giordano.

"Ce n'est pas l'un ou l'autre. On a besoin d'investissements tout au long de la gamme", a-t-elle insisté.

Entre 2009 et 2012, le projet AgWater, sur lequel porte l'étude, a examiné les systèmes de gestion de l'eau à petite échelle auprès de plus de 1.000 agriculteurs en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, ainsi que les mécanismes d'aide et d'encadrement. L'étude donne des recommandations aux politiques, aux organisations et aux investisseurs pour favoriser des structures innovantes.

Les chercheurs ont étudié de très nombreuses options: pompes, bassins, réservoirs, drainage des nappes phréatiques et également les différentes technologies utilisées par les fermiers pour améliorer la situation, a précisé Mme Giordano.

Toutefois, ces nouveaux systèmes comportent des risques environnementaux et l'accès aux matériels peut-être compliquée, ce qui défavorise les agriculteurs les plus pauvres, le plus souvent des femmes. En outre, si les agriculteurs s'engagent dans un système où l'eau est gratuite pour tous, les ressources disponibles risquent à certains endroits de descendre en dessous des niveaux durables, relève l'étude.

Certaines innovations, comme le système de location de pompes à vélo, où des opérateurs à bicyclette parcourent les zones rurales pour louer les services de la pompe attachée à leur véhicule, doivent être envisagés.

Pour développer le secteur et permettre un accès plus large aux techniques d'exploitation et de gestion de l'eau, le rapport préconise notamment, outre la réévaluation des politiques publiques, la mise en place de mécanismes de financements innovants afin d'aider les agriculteurs à acheter individuellement ou en groupe de nouveaux équipements et rendre leurs exploitations rentables.

 

© 2012 AFP



26/08/2012
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