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Regain du braconnage des éléphants à Nazinga

Comme partout en Afrique, le Burkina n’échappe pas à la recrudescence du braconnage des éléphants ces dernières années. Selon le chef d’Unité de gestion du ranch de gibier de Nazinga, Dieudonné Yaméogo, depuis 2010, il y a un regain du braconnage sur l’éléphant dans sa zone. « Rien que cette année 2012, nous sommes déjà à près de cinq éléphants abattus dans le seul ranch de gibier de Nazinga. Et l’objectif, c’est de subtiliser les défenses de l’animal. Tout porte à croire qu’il existe un réseau de braconniers bien organisé qui abattent les éléphants. Ceux qui braconnent les éléphants ont des armes très sophistiquées avec des munitions qui coûtent chers. Ce qui montre que tout cela est bien planifié », explique-t-il. Le résultat est que les éléphants deviennent de plus en plus farouches car ils sont perturbés par les braconniers.


Il explique que le dernier éléphant victime des braconniers était l’un des plus emblématiques par sa grosseur et la taille extraordinaire de ses défenses. « Quand les braconniers l’ont blessé, Il s’est retrouvé au niveau du campement et il était devenu très farouche. Comme il menaçait la sécurité des usagers du campement, nous avons requis l’autorisation de notre hiérarchie de l’achever. Après l’avoir achevé, nous avons retrouvé au moins six impacts de balles », raconte le chef d’Unité de gestion du ranch de Nazinga. Il a fait savoir que pour lutter contre ces braconniers, ils ont mis en place un dispositif de surveillance.

« Nous avons une équipes d’environs 30 pisteurs et 7 forestiers qui sont là pour la surveillance. Nous organisons des patrouilles qui peuvent durer 48 h ou 72 h. Nous avons également des postes forestiers et un réseau d’indicateurs dans les villages qui nous donnent des informations », indique-t-il. Malheureusement il reconnaît que les éléments du ranch à eux seuls ne peuvent pas endiguer ce fléau. Pour lui, il faut une meilleure collaboration avec les populations et les agents forestiers. Le pire est que l’Etat et les populations perdent des millions de francs chaque année à cause de ces tueurs d’éléphants.

« En matière de tourisme, les éléphants apportent beaucoup de devises au pays. Ce qui est bénéfique non seulement pour les populations mais aussi pour les populations riveraines. Mais quand on le tue seulement pour arracher les défenses, tout ce qui est chair est très souvent délaissé dans la brousse aux bénéfices des charognards ».

L’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) est l’animal terrestre le plus grand au monde. C’est une espèce ayant une valeur économique, écologique, culturelle et esthétique considérable pour beaucoup de gens et c’est peut-être même le méga-herbivore le plus charismatique au monde. Les éléphants d’Afrique possèdent une intelligence extraordinaire, des structures sociales complexes et une aptitude d’adaptation à leur milieu remarquable. Les éléphants d’Afrique représentent la force et le pouvoir dans de nombreuses cultures sur le continent et attirent des visiteurs provenant de partout dans le monde. Cependant, ils sont abattus illicitement pour l’ivoire et les autres produits.

L’ampleur de cette menace pour certaines populations d’éléphants est tellement grave que beaucoup prédisent que ces populations pourraient être perdues à jamais. Déjà entre 1979 à 1989, plus de 50% des éléphants d’Afrique ont été braconnés pour leur ivoire. Beaucoup de populations d’éléphants n’ont pas encore complètement récupéré de ce massacre et la plupart ne regagneront jamais leur niveau de population antérieur à 1979.

 

Raphaël KAFANDO



12/09/2012
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