Accès à la terre au Burkina: Où se trouve la part des femmes ?
Dans les zones rurales, les femmes souffrent d’une mise à l’écart légendaire des affaires foncières. La quasi-totalité de la soixantaine de groupes ethniques considère la femme comme une étrangère à qui on ne saurait accorder une partie du patrimoine familial. La terre est une propriété lignagère qui se transmet de père en fils, selon la plupart des traditions. Les blocages mentaux ne sont pas toujours constatés que chez les ruraux. Certains représentants de l’administration prennent le contre-pied des décisions adoptées au niveau central. En dépit de ce fâcheux constat, la situation foncière des femmes s’améliore lentement. C’est notamment le cas des périmètres aménagés où elles possèdent de meilleures chances d’acquérir de la terre. De plus toutes les sociétés ont toujours accordé des terres aux femmes pour leurs petites exploitations d’arachides, de gombo, d’oseille… Pourtant, elles furent pendant longtemps exclues des périmètres aménagés. Le plus souvent, les terres cédées aux femmes sont déjà lessivées et érodées. Leur mise en valeur demande beaucoup trop d’efforts. L’accès aux moyens de production est l’un des freins à l’émergence d’agricultrices performantes. A cause de l’analphabétisme, elles ne savent pas comment entreprendre les démarches pour avoir accès aux financements dans les institutions financières. Certaines organisations féminines ont recours à l’assistance d’intermédiaires pour les aider à accéder aux services financiers. Malheureusement, tous ne sont pas honnêtes. Certains profitent de l’ignorance des femmes pour flouer les femmes. Pour que des femmes deviennent de vrais moteurs de la croissance agricole, il est important que l’Etat et les organisations d’appui aux femmes mettent en place un système d’accompagnement. Cet appui doit se déployer dans l’alphabétisation, la gestion des organisations et un encadrement dans la production. C’est à ce prix peut-être, que celles qui représentent 51% des actifs du secteur agricole pourront s’épanouir.
Raphaёl KAFANDO
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