Encore et encore plus de pétrole !
La soif de pétrole de la planète va continuer à augmenter la demande mondiale et les prix de l’or noir vont continuer à grimper dans les décennies qui viennent, portés par la consommation liée aux transports, a prédit lundi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La demande de brut va augmenter de 14% d’ici à 2035 pour atteindre 99,7 millions de barils par jour (mbj), indique l’AIE, dans son World energy outlook, sa grande étude prospective annuelle. Cela dépasse de 700.000 barils ce qu’elle anticipait un an plus tôt. L’AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, table aussi sur un prix moyen du baril de brut autour de 125 dollars le baril en 2035 (en dollars constants), contre environ 107 dollars cette année, alors qu’elle prédisait l’an dernier, un prix du baril de 120 dollars à cet horizon. Le transport "représente déjà plus de la moitié de la consommation pétrolière mondiale, et cette part va s’accroître, alors que le parc automobile doublera à 1,7 milliard de voitures, et que la demande liée au fret (transport de marchandise) routier augmente rapidement", ajoute-t-elle.
Le fret routier représentera à lui seul 40% de la hausse de la demande d’ici à 2035, car la consommation de carburants liée aux camions (essentiellement du gazole) augmente bien plus rapidement que celle liée aux voitures, notamment parce qu’ils sont moins soumis à des mesures d’économie d’énergie.
Du côté de la production d’or noir, l’AIE estime que la part des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) va aller en augmentant durant la décennie en cours, mais prévient que le poids du cartel se renforcera ensuite à nouveau.
Les énergies renouvelables (surtout le solaire) devraient de leur côté se développer à un rythme soutenu et assurer près du tiers de la production d’électricité en 2035, tandis que l’agence a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’énergie nucléaire, freinée par la catastrophe de Fukushima.
Enfin, l’AIE reste inquiète de l’impact de l’énergie sur le climat, répétant que "l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C devient plus difficile et coûteux à atteindre, année après année", mais que des mesures rapides permettraient de retarder de quelques années, le point de non-retour.
Ces chiffres montrent que les énergies renouvelables deviennent plus qu’une nécessité dans le monde, surtout dans des pays comme le Burkina. L’heure n’est donc plus aux tergiversations, il faut commencer sérieusement à penser à une énergie autre que le pétrole dans les années à venir. Peut-être qu’en la matière, l’énergie solaire est une des solutions les plus plausibles, surtout que ce n’est pas ce qui manque au pays des hommes intègres. On dira peut-être que la technologie coûte cher, mais est-ce pour autant que l’on ne doit pas se pencher véritablement sur une énergie dont la nature nous en a largement fait cadeau. Faut-il attendre que les prix du pétrole atteignent leur paroxysme et que les pays développés décident de s’intéresser davantage au solaire pour commencer à y penser ? Bien sûr, que non. L’histoire nous donne peut-être l’occasion de nous affranchir et de prendre l’avantage sur les pays industrialisés. Le contrôle des ressources pétrolières a permis à certains pays de dominer le monde pendant des décennies. Preuve que l’énergie est et demeure stratégique dans le système de gouvernance mondial. Alors, il est peut-être temps que les pays africains se réunissent pour faire du solaire, l’énergie du futur et qui va faire du continent, le futur moteur de la croissance mondiale.
Raphaël KAFANDO
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