Energie solaire au Burkina : où se trouve le problème ?
S’il y a quelque chose que le Burkina peut se targuer d’avoir en abondance, c’est bien le soleil. Or, malgré l’importance de cette source d’énergie, le « Pays des hommes intègres » éprouve, comme de nombreux pays africains, des difficultés à se fournir en électricité. A l’heure de la crise énergétique provoquée par le renchérissement du prix des produits pétroliers et du développement des énergies renouvelables, l’on peut se poser la question de savoir pourquoi des pays comme le Burkina ne se mettent pas à l’avant-garde de la recherche sur l’énergie solaire ? A défaut de cela, l’Etat pourrait au moins encourager les ménages à utiliser ce qui existe déjà.
De nos jours, une maison peut être auto-suffisante en matière d’énergie : réfrigérateur solaire, congélateur solaire, climatiseur solaire. Mais, le problème du solaire, tout le monde en convient, c’est le coût de l’investissement qui reste hors de portée du Burkinabè moyen. Pour éclairer sa bicoque de 20 tôles, il faut songer à mobiliser un million de FCFA. Conséquence, peu de gens peuvent se la procurer. Toutefois, l’Etat peut mieux faire en généralisant l’exonération du matériel solaire importé, au lieu que ce soit seulement sur les panneaux. Toute chose qui favoriserait l’importation des matériels de production d’énergie solaire. En attendant, l’espoir, c’est cette centrale solaire de 20MW annoncée par le gouvernement burkinabè. En effet, la Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) envisage construire pour un coût de 60 milliards de FCFA, une centrale solaire de 20 mégawatts destinée à la production d’électricité au Burkina Faso. La centrale solaire projetée représente grosso modo, 10% de la capacité de production actuelle du Burkina Faso. L’électricité produite appartiendra à la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), mais SEMAFO s’engage à lui racheter 16 mégawatts. Le projet de centrale prendra la forme d’un partenariat public-privé où SEMAFO détient une participation de 51%, contre 49% pour l’État burkinabè. En cela, il faut féliciter le ministère en charge de l’Environnement qui, dans le cadre du Projet d’appui au développement durable soutenu par Taïwan, donne l’exemple en s’équipant de plaques solaires pour sa consommation d’électricité. Ces genres de partenariat doivent se multiplier pour éviter au Burkina, comme c’est le cas aujourd’hui, d’importer près de 18% de l’énergie qu’il consomme. Car au moment où la planète entière s’intéresse aux énergies renouvelables, il est pratiquement inadmissible que le Burkina laisse passer l’opportunité du solaire qui permet de réduire les factures d’énergie et de fournir aux populations, un meilleur niveau de vie, tout en préservant l’environnement. Une installation photovoltaïque utilise l’énergie solaire qui est gratuite et inépuisable. En outre, elle a un impact minime sur l’environnement et ses composantes sont recyclables.
Le soleil nous offre gratuitement bien plus d’énergie que nous ne pourrons jamais en épuiser. Pour subvenir aux besoins en énergie électrique du monde entier, il nous suffirait de couvrir seulement 5% de la surface du continent africain en panneaux solaires. De plus, la lutte contre la pauvreté et la préservation de l’environnement contre toutes formes de pollution constituent un atout pour la promotion de cette énergie. Le développement des zones rurales s’inscrivant dans cette lutte, la prise en compte de l’énergie solaire présente des avantages certains pour l’amélioration du cadre de vie des populations.
Elle constitue un facteur de développement qui permettra aux populations d’exercer des activités génératrices de revenus telles que le commerce, les loisirs et crée d’autres cadres d’épanouissement pour les populations, surtout la frange jeune.
Alors, arrêtons de spéculer sur les coûts de cette technologie et pour une fois que les Etats aient le courage d’investir sur quelque chose qui assurerait un avenir meilleur.
Raphaël KAFANDO
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