L'Afrique du Sud déclare "la guerre aux fuites d'eau"
La ministre sud-africaine de l'Environnement Edna Molewa a jugé "totalement inacceptable" mardi le gaspillage de plus d'un tiers de l'eau courante distribuée dans son pays, où c'est pourtant une ressource rare, et elle a annoncé sa volonté d'intensifier la "guerre aux fuites".
Cette campagne a débuté autour de Johannesburg où de jeunes "guerriers pour la protection de l'eau" font du porte-à-porte pour expliquer comment ne pas gaspiller l'eau. A Randfontein, ils ont "visité et éduqué 3.017 foyers sur la protection de l'eau", a dit la ministre, annonçant l'extension prochaine du programme à neuf localités.
Qualifiant de "mythe" les expertises prédisant que l'Afrique du Sud sera bientôt à court d'eau, elle a toutefois reconnu que l'accès aux ressources en eau n'allait pas sans poser problème.
"Vous avez entendu dire, ici ou là, que l'Afrique du Sud viendra à manquer d'eau en 2013, 2015, 2025 ou 2030, selon les sources auxquelles l'on se fie. Laissez-moi vous assurer, en tant que gardienne de la ressource en eau dans ce pays, que l'Afrique du Sud ne manquera pas d'eau dans les 100 prochaines années", a-t-elle déclaré, en marge de la présentation de son budget au Parlement.
"Nous allons vers une crise. (...) si nous ne paniquons pas et n'agissons pas maintenant, nous serons en crise en 2020", avait récemment estimé Mike Muller, un expert de l'université de Witwatersrand, prédisant que Johannesburg, eThekwini (Durban) et Nelson Mandela Bay (Port Elizabeth) seront les premières agglomérations affectées par les pénuries.
Selon lui, les besoins vont dépasser les ressources, alors que la qualité des réseaux municipaux se détériore et que le vol d'eau pour l'agriculture prospère.
"L'Afrique du Sud ne va pas manquer d'eau mais à la prochaine sécheresse, nous aurons des coupures. De nouveaux chantiers doivent démarrer maintenant", a-t-il dit.
D'autres experts estiment que le gouvernement ne prend pas la chose suffisamment au sérieux.
Historiquement, lorsque les townships ont été construites sous l'apartheid, aucun compteur individuel n'a été installé dans les maisons. Une situation à laquelle les autorités tentent de remédier avec pour conséquence que certaines familles équipées de compteurs s'en vont faire la corvée d'eau là où il n'y en a pas encore.
Une grande partie de l'eau consommée autour de Johannesburg est importée du Lesotho, un petit pays enclavé en territoire sud-africain où la construction d'un troisième barrage géant a été décidée en 2011.
© 2013 AFP
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