L'économie verte, sans pauvreté
Au mois de juin, le Brésil accueillera la Conférence des Nations unies sur le développement durable, connue sous le nom de Rio+20. Le moment est opportun : il est clair qu'il est temps de reformuler les modèles de développement en vigueur. Indépendamment de leur niveau de richesse, les pays affrontent de graves crises économiques et financières, l'inégalité sociale, la faim, le chômage, la perte de biodiversité et le changement climatique. Ces crises multiples soulignent l'actualité et l'urgence de la mise en oeuvre de modèles de développement durable, c'est-à-dire de projets nationaux qui considèrent, de façon équilibrée et intégrée, la croissance économique, l'inclusion sociale et la protection de l'environnement. La Conférence Rio+20 est l'occasion d'amener ce débat au plus haut niveau. La Conférence sera fondamentalement différente de la précédente, le Rio-92. Le sommet réalisé il y a 20 ans a représenté la mise au point de longs processus de négociation, aboutissant à la signature d'importants documents et conventions. Le Rio+20, quant à lui, regarde vers l'avenir, en construisant un nouveau programme pour le développement durable. Si Rio-92 représentait un point d'arrivée, Rio+20 peut être considéré comme un point de départ. L'une des priorités du Brésil lors de la Conférence, est la discussion de l'éradication de la pauvreté et du renforcement des flux financiers et technologiques
pour fixer des engagements en matière de développement durable, qui exigent des ressources publiques, privées et politiques significatives. Le programme de Rio+20 est organisé autour de deux grands thèmes. Le premier est l'économie verte dans le contexte du développement durable et de l'éradication de la pauvreté. A propos de ce thème, on observe un accord général entre les pays sur certains aspects : il n'existe pas de modèle unique d'économie verte, et il est impossible d'appréhender l'économie verte sans l'associer à l'éradication de la pauvreté c'est-à-dire, aux objectifs de l'inclusion sociale. Chaque pays formulera sa propre conception d'économie verte, selon sa réalité nationale, les ressources dont il dispose et ses challenges de développement. Au
Brésil, par exemple, celle-ci sera basée sur l'utilisation large des énergies renouvelables, sur la
lutte effective contre la déforestation, sur l'élévation des niveaux de revenu de millions de Brésiliens. L'adoption de modèles uniques d'économie verte pour tous les pays pourrait engendrer des distorsions, telles que la création de barrières commerciales, ce qui augmenterait les disparités entre les pays, aggravant les problèmes sociaux, en particulier dans les pays en développement. Le second thème est la gouvernance pour le développement durable. En d'autres mots, il s'agit d'adapter les structures du système ONU de manière à renforcer le multilatéralisme, réduire le déficit démocratique et organiser une meilleure intégration entre les dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable. Rio+20 pourra apporter une contribution décisive face au réchauffement de la planète, car le développement durable est la meilleure réponse aux défis associés au changement climatique. Le Brésil a joué un rôle clé
dans la récente Conférence de Durban, contribuant, par son administration et ses propositions, à des résultats positifs. Grâce à Durban, à Rio+20 seront présentes les conditions pour un échange constructif sur le réchauffement de la planète, avec un impact potentiellement significatif en faveur du renforcement du régime international. Ceci, bien évidemment, sans vouloir multiplier les négociations intergouvernementales, dont l'espace légitime est la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Le monde a les yeux tournés vers le Brésil, qui accueille Rio+20, en espérant qu'il exercera son leadership. Nous disposons pour cela d'une solide crédibilité, en tant que nation se trouvant en tête dans le domaine des énergies propres et renouvelables et des politiques de croissance économique inclusive. Le Brésil prouve qu'il est possible de croître tout en incluant, de protéger tout en préservant. Comme l'a dit en janvier la présidente Dilma Rousseff, au Forum social mondial à Porto Alegre, nous voulons qu'à partir de Rio+20, le mot « développement » soit toujours associé à l'adjectif « durable ». »
Message du ministre d’État des Affaires Étrangères du Brésil, Ambassadeur Antonio Patriota, sur la Conférence sur Développement Durable RIO+20, qui se tiendra a Rio de Janeiro le mois de Juin 2012.
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