Le réchauffement climatique, responsable de plus de 300 000 décès chaque année dans le monde
Le réchauffement climatique, responsable de plus de 300 000 décès chaque année dans le monde
30 janvier 2012, par
Pendant 10 000 ans, les humains, les plantes, les animaux et les microbes de la Planète- Terre ont connu une période exceptionnellement longue de stabilité climatique. Or, cette période s’achève au fur et à mesure que la montée du niveau des gaz à effet de serre, notamment le gaz carbonique, perturbe les relations fragiles établies entre ces formes de vie. Les preuves tangibles de changement s’accumulent : augmentation de la température moyenne de l’air et de l’atmosphère, augmentation de la température des océans, fonte des neiges, diminution de la superficie et de l’épaisseur de la glace arctique, réduction des calottes glaciaires et montée du niveau des mers. Selon certains experts, ces changements observés auraient de graves conséquences sur la santé humaine à travers le monde. Depuis, les contraintes liées à la chaleur jusqu’à l’insécurité alimentaire résultant de la sécheresse, en passant par le paludisme, l’éventail des problèmes sanitaires potentiels sensibles aux changements climatiques s’avère considérable.
Kofi Annan, président du Forum humanitaire mondial et ex-secrétaire général de l’ONU, a présenté le 29 mai 2009, un rapport sur l’impact humain du changement climatique. Le rapport estime que le réchauffement climatique est responsable de plus de 300 000 décès dans le monde chaque année, soit l’équivalent d’un tsunami dans l’Océan indien tous les ans. D’ici à 2030, le nombre de victimes du changement climatique s’élèvera à un demi-million de personnes par an. Les êtres humains sont déjà exposés aux effets de maladies sur lesquelles le climat a une influence et qui provoquent déjà des millions de décès. Ainsi, la malnutrition provoque plus de 3,5 millions de décès par an, les maladies diarrhéiques plus d’1,8 million et le paludisme près d’un million. En outre, les exemples suivants donnent matière à réflexion à tous ceux qui pensent que les changements climatiques ne sont qu’un leurre ou une pure imagination de certains scientifiques. En effet, tout le monde se souvient de la canicule en Europe en été 2003 dont les estimations font état de 70 000 personnes décédées de plus que la normale. Au Bangladesh, les fréquentes épidémies de choléra sont étroitement liées aux inondations et à l’insalubrité de l’eau. Et que dire de l’Ouragan Katrina en 2005 qui a fait plus de 1800 morts et a entraîné le déplacement de milliers d’autres personnes. Au Burkina et dans la région des hauts plateaux en Afrique de l’Est, une recrudescence du paludisme est constatée ces trente dernières années du fait de l’augmentation des températures qui a créé des conditions plus propices à la présence de populations de moustiques. Cette évolution et ces événements risquent de devenir plus fréquents et de s’intensifier sous l’effet du changement climatique, même si ce changement n’en est pas le seul responsable. Ils grèveront encore davantage les ressources consacrées à la santé qui, dans certaines régions, sont déjà très limitées. En bref, le changement climatique risque d’aggraver des problèmes de santé déjà considérables et difficiles à combattre en grande partie dans les pays en développement. Malheureusement, la santé occupe une place marginale dans les accords de politique internationale qui concernent les changements climatiques, tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. De plus, les politiques nationales de santé intègrent très peu les questions relatives à l’hygiène du milieu dans les activités de prévention, et ce, bien que ces préoccupations (l’eau et l’assainissement, la préparation aux catastrophes, la préparation aux inondations, le logement, etc.) soient déterminantes par rapport aux changements climatiques. Les difficultés liées à l’engagement du secteur de la santé dans les problèmes environnementaux ne devraient pas être sous-estimées, encore moins lorsqu’il s’agit de questions complexes telles que les changements climatiques.
Raphaël KAFANDO
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