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L’eau, une denrée qui risque de se raréfier

La demande en eau augmente plus vite que la population mondiale, ce qui laisse présager de grandes pénuries et une augmentation du prix de l’eau dans les années à venir. Tout comme le pétrole au 20e siècle, l’eau pourrait être la prochaine denrée qui viendrait à manquer au 21e siècle. Les êtres humains dépendent de l’accès à l’eau depuis les premiers jours de la civilisation, mais avec 7 milliards d’individus peuplant la planète au 31 octobre 2011, l’urbanisation et le développement exponentiels, la demande en eau a augmenté comme jamais auparavant. La consommation d’eau a augmenté à un taux deux fois plus important que l’augmentation de la population au cours du siècle dernier, d’après Kirsty Jenkinson, de l’Institut des ressources mondiales.
Au Burkina, une étude sur l’état de l’environnement indique que le potentiel en matière de ressource en eau régresse de manière significative et ne répond plus aux besoins croissants du pays. L’évaluation prévoit que le Burkina pourrait passer à une situation de stress hydrique élevé permanent à l’horizon 2010-2015. La demande en eau atteignant 69,7% du volume utilisable en année normale et 141,9% en année très sèche. Les facteurs à l’origine sont premièrement les actions anthropiques avec la mobilisation touts azimuts des eaux de surface et souterraines pour satisfaire les besoins domestiques, ceux des secteurs agrosylvopastoraux, des industries et des mines etc. A tout cela s’ajoute, la pollution croissante des ressources en eau (domestiques, agricoles, urbains) qui apparaît comme une source d’aggravation du déficit en eau. Deuxièmement les changements climatiques sont susceptibles de conduire à davantage d’inondations, de sécheresses et de changements des régimes de précipitations, ces phénomènes devant frapper en premier lieu des pays comme le Burkina. Le problème d’eau est d’autant plus crucial que dans le monde, plus d’un milliard d’individus n’ont pas accès à une source d’eau potable. La consommation d’eau a augmenté de 50% entre 2005 et 2007 dans les pays en développement, et de 18% dans les pays développés, une grande partie de cette augmentation ayant lieu dans les pays les plus pauvres, dans la mesure où de plus en plus de personnes migrent des zones rurales vers les villes. Y-aura-t-il assez d’eau pour tout le monde, surtout si la population continue à augmenter, comme prévu, pour atteindre les 9 milliards d’individus d’ici à 2050 ? l est vrai qu’il y a beaucoup d’eau sur la terre, mais le problème est que 97,5% de cette eau est salée et sur les 2,5% d’eau douce, les 2/3 sont gelées. Donc il n’y a pas beaucoup d’eau douce dans laquelle on peut puiser infiniment. Plus d’un milliard d’individus n’ont pas d’accès à une source d’eau potable et près de deux milliards d’individus vivent sans installations sanitaires adéquates, ce qui conduit à la mort de 5 millions d’individus chaque année, notamment des enfants, à cause de maladies liées à l’eau et qui pourraient être évitées. Seulement 8% des ressources en eau douce de la planète sont utilisées au niveau domestique, et environ 70% de cette eau est utilisée pour l’irrigation et 22% dans l’industrie, a indiqué Kirsty Jenkinson. Au regard de cette situation, il faut que de plus en plus, chacun puisse intégrer le fait que ce qui apparaissait comme une évidence, il y a quelques années risque de se raréfier dans les années, à venir. Raison de plus, pour que dans nos pratiques quotidiennes, l’eau soit gérée de façon rationnelle pour que cette denrée si nécessaire à notre survie ne disparaisse.

 

Raphaël KAFANDO



23/05/2012
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