Pollution à Ouagadougou : attention, à l’étouffement !
Les heures de pointe à Ouagadougou deviennent de plus en plus difficiles. En plus du parcours du combattant qu’il faut effectuer pour accéder à son lieu de travail, l’air devient de plus en plus irrespirable. Les asthmatiques ne savent plus à quel saint se vouer dans une ville où chacun veut désormais, avoir sa voiture « France au revoir » (véhicules d’occasion venus des pays occidentaux). Une étude menée à Ouagadougou, sur financement de la Banque mondiale en 2007, laisse voir que les émissions des véhicules à deux et à quatre roues sont la cause de 200 cancers par an à Ouagadougou. Cette pollution cause près de 13.000 décès prématurés. Il est vrai que le besoin de confort de vie est inné en tout être humain, mais n’empêche que l’homme doit tenir compte de la nature dans tout ce qu’il fait.
En réalité, aucun confort n’est plus grand que celui de respirer. Qui n’a jamais admiré la pureté de l’air, dans certaines localités reculées du Burkina. Il est donc indéniable que le confort de vie va avec le confort de respirer. Malheureusement, les comportements humains ne tiennent pas compte, la plupart du temps, de la nature. Selon une étude effectuée par le ministère en charge de l’Environnement, les besoins de transport urbain sont croissants et dépassent les capacités disponibles. Le nombre des engins à deux roues motorisés est important. Plus de 200 000 engins à deux roues immatriculés, étaient en circulation en 2008. Ce chiffre augmente de 25 000 par an. Le problème de la pollution à Ouagadougou, c’est la nuisance des matières organiques volatiles et les particules qui viennent directement d’un brûlé de moteur, ou de la poussière des routes non revêtues. Et c’est cette nuisance qui attaque la santé des populations. La pollution risque de devenir intolérable à Ouagadougou, si rien n’est fait d’ici à là. Les maladies infectieuses respiratoires et le nombre de cancers liés à cette pollution augmenteront. Ainsi, il est impératif de prendre des mesures afin de limiter les effets de la pollution de l’air à Ouagadougou. Il faudra s’atteler à développer le transport en commun et penser à adopter la journée continue. De plus, il est temps que l’on songe à généraliser les carburants propres (gasoil sans soufre, limitation des huiles de mélange dans les essences) et à vulgariser les énergies renouvelables. Une action sur les véhicules, à travers le développement des capacités du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) et un remplacement progressif des motos 2 temps, par des motos 4 temps sont également nécessaires. Au-delà de ces dispositions, chaque citoyen doit de plus en plus intégrer la notion d’environnement dans ses pratiques de tous les jours. Par exemple, pourquoi acheter une moto pour chacun des enfants, alors qu’ils sont dans la même école et qu’ils auraient pu utiliser un seul engin ? Pourquoi continuer à utiliser le bois de chauffe ou le charbon à la place des foyers améliorés et du gaz ? Autant de questions qui montrent, que chacun à son niveau, peut faire quelque chose, pour que Ouagadougou soit une ville plus respirable.
Raphaël KAFANDO
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