Rio+20 Les enjeux discutés à Ouagadougou
Le Centre d’initiative pour le développement durable (CIDD) a organisé, le samedi 9 juin 2012 à Ouagadougou, une conférence publique sur le thème : « Sommet de Rio+20 sur le développement durable : contribution de la société civile du Burkina Faso ».
« Que pouvons-nous faire de plus pour le Burkina Faso ? ». C’est pour répondre à cette interrogation que le Centre d’initiative pour le développement durable (CIDD) a organisé, quelques jours avant le sommet de Rio+20, une conférence sur les grands enjeux du développement durable au Burkina. Plusieurs communications ont permis aux spécialistes, experts, communicateurs et étudiants de s’imprégner, non seulement des différents concepts de l’environnement durable, mais aussi d’avoir une idée du rapport que le Burkina compte présenter à Rio, du 20 au 22 juin 2012. D’entrée de jeu, le Pr Eric Smaling des Pays-Bas a révélé que d’ici à 2050, la terre aura à nourrir près de 9 milliards de personnes. Pour lui, la question principale qui va se poser, c’est comment relever ce défi, tout en préservant l’environnement ? Il a ainsi proposé quatre solutions parmi lesquelles, il préconise surtout la lutte contre la faim et la surconsommation dans le monde. Revenant sur l’historique, le contenu et les implications socioéconomiques de concept du développement durable, Issa Martin Bikienga a rappelé que c’est en 1987 que la Commission Bruntland, du nom de son président, donne le contenu précis à la notion de développement durable comme étant « un type de développement qui permet de satisfaire les besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs ». Plus qu’un concept, il a précisé que le développement durable est un modèle de développement qui vise à instaurer une sorte de bien-être universel en humanisant et en « écologisant » l’économie mondiale. Après ces clarifications de concept, le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo, a exposé sur la « prise en compte du développement durable dans les politiques et stratégies de développement du Burkina Faso » depuis la première conférence à Rio en 1992. Au plan institutionnel, il a signalé la création de plusieurs structures nationales dont le plus emblématique est le Conseil national pour l’environnement et le développement durable (CONEDD) en 2002. Sur le plan législatif, il a souligné l’adoption de plusieurs lois relatives à la protection de l’environnement dont celles portant sur le code forestier, le code de l’environnement, le code de la gestion de l’eau. Il a fait remarquer que les différentes politiques, lois et stratégies ont eu des impacts positifs sur le terrain. C’est le cas, par exemple, de la conservation des eaux et des sols à travers les cordons pierreux, les diguettes en terre, les haies vives, les bandes enherbées, les plantations d’arbres, l’agroforesterie, les mises en défens, la technique du Zaï, le sous-solage, le scarifiage à la charrue ou par un tracteur (charrue Delfino). Comme perspective, il a noté la nécessité d’œuvrer à la mise en place d’un Observatoire national sur le développement durable (ONEDD), en vue de « collecter et traiter l’information environnementale disponible dans le pays pour la valoriser et la diffuser sous forme d’indicateurs, de données et métadonnées ».
Les positions du Burkina à Rio+20
Après ce regard rétrospectif de l’application du développement durable au Burkina, les participants ont eu droit à une présentation des positions que le Burkina compte défendre à Rio+20. Selon le ministre en charge de l’Environnement, Pr Jean Koulidiati, « La Conférence des Nations unies sur le développement durable (CNUDD) de juin 2012 vise à assurer des engagements politiques forts et renouvelés en faveur du développement durable, à évaluer les progrès accomplis et les lacunes qui subsistent dans la mise en œuvre des engagements convenus antérieurement, et à relever les défis nouveaux et émergents ». En ce qui concerne le Burkina, il a fait savoir que le pays a participé à toutes les réunions préparatoires et est prêts à aller défendre ces positions auprès du Groupe des 77+ la Chine et surtout du groupe africain. Le Burkina Faso compte donc plaider pour la prise en compte des thématiques de gestion durable des terres, la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, la protection de la biodiversité, les défis du changement climatique, la promotion de l’habitat et du transport durables, la gestion durable des terres et des déchets (dont les déchets plastiques), des pollutions dues aux pesticides et aux produits chimiques. Au terme de ces présentations, le CIDD, à travers le ministre en charge de la Communication, Alain Edouard Traoré, s’est dit très satisfait des présentations de tous ces éminents spécialistes. « C’est la première d’une série de conférences qui va se dérouler dans toutes les régions du Burkina. Notre objectif est que chaque acteur puisse se sentir concerné par les questions de l’environnement et de la politique du développement durable dans notre pays », s’est-t-il exprimé. Pour lui, ces rencontres entrent en droite ligne de la vision du CIDD qui est, entre autres, de contribuer à l’émergence d’un leadership de la pensée citoyenne au niveau national, de fédérer les démarches citoyennes et de la société civile, et de mener des réflexions spécifiques sur l’éducation, la santé, l’énergie et l’environnement.
Raphaël KAFANDO
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