Ces 4X4 qui nous « polluent » l’air
Ils polluent énormément, coûtent les yeux de la tête et dévorent l’espace urbain. Malgré un début de prise de conscience écologique dans la société, les 4X4 de luxe sont de plus en plus populaires au Burkina. Bagnoles extraordinaires pour amateurs de gros calibre, marqueurs d’appartenance à une classe sociale, les V8, Land-Cruiser, hummer et autres sont de plus en plus visibles au pays des hommes intègres. S’il est vrai que ces voitures peuvent être utiles pour les personnalités ou services menant des activités à l’intérieur du pays, souvent, l’on se demande si ces gros « machins » sont vraiment utiles pour la circulation urbaine au vue, non seulement de leur coût, mais aussi de leur capacité de pollutions. Certains diront que de « laisser parler les jaloux», mais il y a des moments où les jaloux ont souvent raisons. Dans un contexte ou les prix des hydrocarbures ne font qu’augmenter, a l’heure ou l’économie mondiale est en crise, obligeant la majeure partie des pays à basculer vers l’austérité et ou les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles, il est peut être temps de changer les habitudes qui s’ancrent de plus en plus chez une certaine classe de la société burkinabè. Le paradoxe est que le chantre des gros cylindrés, à savoir les Etats-Unis, depuis l’éclatement de la crise financière et économique, limite de plus en plus l’utilisation de ces véhicules qui consomment par jour des litres d’essences. Au pays de « l’oncle Sam », les 4X4 font l'objet actuellement de nombreuses critiques pour leur consommation excessive, notamment en période de flambée du prix de l'essence. Des pays comme le Danemark, le Royaume Uni, l’Autriche, les Etats-Unis, etc., ont déjà institués des taxes en la matière, tandis que la France envisage même d’interdire certains types de 4X4 dans certaines villes. Au même moment, au Burkina, l’on a l’impression que les « nouveaux riches » et même certains cadres de l’administration adorent se montrer de plus en plus avec ces véhicules de luxe, preuve d’une certaine ascension sociale. Peut-être qu’il est temps que l’on fasse contribuer ces personnalités à l’effort national en instituant également une taxe genre « pollueurs payeurs ». Si l’on envisage appliquer une telle taxe à l’encontre des pays riches pour leur part très important dans la pollution mondiale, pourquoi ne pas l’appliquer à « nos riches ». Cet argent servira à promouvoir des projets de développement durable au profit des populations vulnérables aux conséquences du réchauffement climatiques (inondations, sécheresse, crise alimentaire…). Mais avant, il faut que l’Etat aussi donne l’exemple en misant davantage sur l’utilisation des « petites voitures » pour les courses urbaines et sur les gros cylindrés pour les missions à l’intérieur du pays. De telles initiatives sont nécessaires pour l’environnement et la santé publique car une baisse du nombre des gros cylindrés signifie une réduction de la consommation d'essence et donc de la pollution atmosphérique.
Raphaël KAFANDO
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