Des eaux de plus en plus polluées dans le monde
L’eau est une ressource naturelle limitée, nécessaire à la vie et aux systèmes écologiques, et essentielle pour le développement économique et social. Cette assertion a été comprise dans sa pleine mesure par le chapitre 18 de l’Action 21 du Sommet de Rio en 1992. Son objectif général était « de veiller à ce que l’ensemble de la population de la planète dispose en permanence d’eau en quantité et en qualité, tout en préservant les fonctions hydrologique, biologique et chimique des écosystèmes, en adaptant les activités humaines à la capacité limitée de la nature et en luttant contre les vecteurs des maladies liées à l’eau ».
En effet l’eau est une ressource indispensable pour de nombreux usages : l’agriculture utilise 67 % de l’eau prélevée, contre 23% pour l’industrie et 10% pour les agglomérations et usages domestiques. L’utilisation de l’eau agricole augmente de plus en plus devant un contexte, d’une part de compétition avec les usages domestiques dont la tendance à la hausse suit l’accroissement de la population, d’autre part dans un contexte de changements climatiques dont les impacts sur les ressources en eau sont de plus en plus manifestes. La façon dont la société utilise et pollue l’eau, ou altère l’hydromorphologie des cours d’eau a modifié la quantité et la qualité de l’eau dans les écosystèmes qui, outre leur valeur intrinsèque, apportent des « services naturel » essentiels et précieux au bien-être de l’homme. De nombreux pays en voie de développement sont confrontés à une dégradation des ressources en eau douce, en termes de quantité et de qualité, et des écosystèmes aquatiques. Cette situation a pour conséquence une réduction des bienfaits et services apportés par les ressources en eau, ainsi qu’une augmentation des risques et dangers liés à l’eau. L’expansion des villes sur les rives des fleuves et des lacs augmente la pollution de l’eau causée par les rejets des ménages et des industries. Les progrès agricoles s’accompagnent d’une plus grande utilisation d’engrais et de pesticides par les exploitants agricoles, ce qui accroît la pollution. La pollution biologique et chimique, l’altération du débit des fleuves et des lacs ainsi que la diminution du niveau des nappes phréatiques peuvent avoir de graves conséquences. Les fleuves deviennent trop riches en nutriments, ce qui entraîne une prolifération d’algues et l’eutrophisation. Cette destruction ou dégradation des écosystèmes met en danger de nombreuses communautés qui dépendent des ressources naturelles et provoque une perte de biodiversité. Les pressions importantes qui s’exercent sur les réserves d’eau douce dans diverses régions du monde contribuent à une détérioration préoccupante de leur qualité. Les pollutions qui rendent l’eau impropre à la consommation sont pires encore dans les pays en développement. Environ 90 % des eaux usées urbaines sont rejetées dans les rivières, les lacs et les mers sans le moindre traitement.
Raphaël KAFANDO
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