Développement durable : plus qu’un concept, une nécessité absolue
Le terme de "développement durable" est très souvent utilisé. C’est même une expression à la mode que l’on emploi à tout vent, dans des publicités, des journaux, des textes officiels, des discours politiques. Malheureusement, il fait parfois l’objet d’une confusion simpliste. Certaines personnes ont tendance à croire que c’est une formule qui renvoie uniquement aux questions de préservation de l’environnement. En réalité, c’est plus complexe que cela. Concept élaboré au cours des années 1980, la Commission Brundtland (BRUNDTLAND Gro Harlem, Notre avenir à tous, Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1988, p.51) a défini le développement durable comme "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs". Et plus qu’un concept, le contexte actuel en fait une nécessité absolue pour la planète Terre. En effet, selon certains scientifiques, si l’humanité continue sur sa lancée de consommation effrénée des ressources, la Terre de 2030 ne ressemblera plus à grand-chose. Beaucoup d’espèces auront disparu. Les derniers animaux sauvages traqués se cacheront au plus profond de quelques réserves forestières restantes. Les hommes seront plus de 9 milliards à exercer une pression toujours plus constante sur l’environnement. Certes, il restera quelques zones sauvages au Canada, en Sibérie, en Antarctique mais le climat se dérèglera davantage et la situation géopolitique sera plus tendue qu’aujourd’hui. Certains pays en développement, voulant se hisser au rang des puissances occidentales, n’hésiteront pas à utiliser des méthodes peu recommandées pour assouvir leurs désidérata, accentuant de plus bel la dégradation de l‘environnement. Le fossé séparant les cultures pourrait être alors trop large et trop profond au risque de perturber la paix et la sécurité. Il est vrai qu’il ne s’agit là que d’une simulation, mais le risque est si grand, qu’intégrer la notion de développement durable dans toutes les actions humaines s’impose de nos jours comme un impératif catégorique selon le philosophe allemand Emmanuel Kant pour qui « tu dois donc tu peux ». C’est pourquoi, les terriens devront gérer plus durablement les ressources naturelles (air, eau, sol, vie) et les savoirs humains, maintenir les grands équilibres naturels ainsi que maîtriser l’énergie et l’économie des ressources non renouvelables afin d’éviter à l’humanité une lente agonie. Au Burkina Faso, cela peut se concrétiser par le simple geste du citoyen lambda de n’utiliser aucun sachet étant prouvé qu’il nuit sérieusement à l’environnement puisque n’étant pas biodégradable. Dans la même lancée il n’est pas superflu d’intégrer cette notion de préservation de l’environnement dans les politiques sociales, économiques et politiques des Etats. Sur le plan économique, le développement se doit d’être respectueux des milieux naturels d’où proviennent les ressources de base (agriculture et pêche). Il convient aussi d’avoir un changement profond dans les relations économiques internationales afin de promouvoir un commerce équitable et d’exiger que les entreprises prennent en compte les conditions du développement durable. Sur le plan social, les facteurs sociaux du développement durable sont l’accès à l’éducation, l’habitat et l’alimentation...Enfin, l’application de tous ces principes exige quelque chose de fondamental, la bonne gouvernance. Le respect de l’environnement, un développement économique respectueux de la nature et la mise en place d’une justice sociale ne peuvent être atteints qu’avec la participation de tous les citoyens donc, d’une démocratie vivante.
Raphaël KAFANDO
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