Hivernage 2012 au Burkina: Il y aura pluie, mais mal répartie
« Des précipitations supérieures à la normale à normales très probables seront constatées sur la plus grande partie du Burkina de juillet à septembre 2012 ». Telle est la prévision faite par les experts qui se sont réunis à Ouagadougou du 21 au 25 mai 2012 à l’occasion du 15e forum des prévisions saisonnières en Afrique de l’Ouest, au Tchad et au Cameroun. Autrement dit, en termes de cumuls de pluies la quantité sera normale voire supérieure à la normale. Toutefois, ces experts redoutent une mauvaise répartition de cette pluviométrie. Ce qui suppose des risques d’inondations dans certaines zones et des poches de sécheresse dans d’autres. Au regard de ces prévisions, les experts ont émis quelques conseils. Sur le plan de l’agriculture, ils suggèrent aux paysans d’éviter de semer des cultures sensibles à l’excès d’eau dans les bas-fonds, de réserver les bas-fonds au riz pluvial principalement, et de semer le maïs et le sorgho dans les champs qui peuvent garder l’humidité pendant plusieurs jours sans être inondés. En outre, les experts recommandent aux agriculteurs de renforcer les diguettes de protection des eaux de ruissellement pour les semis précoces et d’utiliser des variétés à haut rendement dont le cycle est plus long ou moyen. Selon eux, il faut promouvoir la fertilisation des sols pour compenser le déficit d’éléments minéraux qui pourrait être engendré par le lessivage et la grande consommation des plantes. Ils proposent également d’éviter de semer de manière trop dense pour les semis précoces avec les variétés traditionnelles de sorgho et de mil qui ont une aptitude à produire une quantité abondante de matière sèche. En ce qui concerne les éventuels cas d’inondations, les experts en climat suggèrent à l’Etat burkinabè de maintenir en alerte permanente, les structures intervenant dans les secours d’urgence et de se préparer à des interventions d’assistance d’urgence en cas de mauvaises récoltes. Au niveau de la santé, les experts préconisent de mener des actions de fond sur la prévention à d’éventuels cas de malnutrition, de diarrhée. Toutefois, ces résultats ne sont que des prévisions soumises du même coup, aux impondérables et aux incertitudes inhérents à une science comme la météorologie. Pour mieux confirmer ces prévisions, il est clair qu’il faut une mise à jour régulière et continue de ces données. Ce qui permettra d’avoir des prévisions plus sûres pour une gestion efficace des risques potentiels. Reste à ce que le gouvernement mette, non seulement les moyens à la disposition des services météorologiques pour un suivi régulier des précipitations, mais aussi prenne en compte les recommandations pour ne pas être surpris d’une quelconque catastrophe.
Raphaël KAFANDO
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