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Tas d’immondices sauvages à Ouagadougou : Un peu de civisme SVP !

« La ville de Ouagadougou génère, actuellement, environs 300 000t d’ordures ménagères annuellement… ». Ces chiffres donnés par le directeur de la propreté de la mairie de Ouagadougou, Mahamoudou Sidi Cissé, montrent l’ampleur des déchets produits dans la ville de Ouagadougou. A certains coins des rues jouxte des dépotoirs d’ordures fièrement déposées par les habitants et dégageant des odeurs fétides. Même les abords des mairies n’y échappent pas souvent et ce, dans l’indifférence souvent de tous. Cette situation s’explique par plusieurs raisons. Premièrement, la pré-collecte a été confiée à des particuliers. Les ménages n’ayant pas toujours les moyens de payer ces particuliers ou pré-collecteurs d’ordures, leurs ordures leur restent sous les bras et se retrouvent nuitamment (pour les moins courageux et les plus scrupuleux) sur la voie, le trottoir ou dans le caniveau ou encore sur la première aire libre rencontrée. Parfois, ce sont les pré-collecteurs, eux-mêmes, qui à bout de force pour continuer de tirer leur charrette remplie d’ordures, déversent leur cargaison là où la force les a lâchés ! Deuxièmement, l’on a souvent l’impression que le ouagalais a oublié que la place des ordures est dans la poubelle ! Sinon, d’où viennent tous les déchets qui jonchent certains artères de Ouagadougou? En réalité, cela est dû au comportement  incivique des populations. Les ouagalais n’éprouvent aucune gêne à jeter sur la chaussée, dans le caniveau, sur la voie publique, le sachet d’eau, la peau de banane, le mouchoir qu’ils viennent d’utiliser. Trop difficile de patienter jusqu’à la prochaine poubelle. Il n’est pas rare de voir des personnes assises dans des véhicules « derniers cris », convenablement habillées, baisser la vitre dudit véhicule et jeter allègrement sur la voie un pot de yaourt, un mouchoir usagé ou un sachet d’eau vide ! Et dire que ces personnes pensent ainsi faire preuve de propreté en ne salissant pas leur voiture. Cela paraît tellement normal que les vendeuses de nourriture aux abords des voies ne prennent même pas la peine de balayer leur espace de travail jonché d’ordures, les ordures issues de leur commerce. Les abords des marchés n’échappent pas à la règle. A coté de certains marchés, il y a une décharge sauvage d’ordures. Autre scène surréaliste, ce sont les personnes qui jettent les ordures à côté souvent des pancartes sur lesquelles il est inscrit « Interdit de jeter des ordures sous peine d’amende ». Cette pancarte est bien visible. Curieusement, c’est au pied de cette pancarte et rien qu’à cet endroit que les riverains viennent vider leurs poubelles ! Ramassées le jour, ces ordures reprennent leur place le lendemain comme pour dire : « Laissez nos ordures là où elles sont. Nous aimons quand la rue est sale ». Et ces sachets plastiques dont on finirai jamais d’en parler. Un tour rapide à quelques arrêts de taxi ou gares de la capitale, ou encore aux abords d’un complexe sportif après une manifestation édifie quant à l’accoutumance à ce type d’emballage prétendument propre, mais ô combien salissant et nocif. Une véritable catastrophe écologique est en train de se dérouler sous nos yeux, par notre propre volonté. Il est vrai qu’en la matière, la commune de Ouagadougou tente de promouvoir les filières de valorisation, rebaptisant le Centre d’enfouissement technique dont la mission principale est l’enfouissement en un centre de traitement et de valorisation des déchets pour intégrer la composante valorisation des déchets. Nonobstant ces efforts de la mairie de faire de Ouagadougou l’une des villes les plus propres de l’Afrique, chaque citoyen doit se sentir concerné par le rayonnement de la capitale burkinabè.

 

Raphaël KAFANDO

rafaelkafando@yahoo.fr



23/05/2012
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