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Poubelle publique, où es-tu ?

Dans un débat sur l’incivisme des Burkinabè à propos de la gestion des ordures, Mamadou se défend en racontant une histoire vécue dans un des ministères burkinabè. « Après une soif terrible, j’ai acheté deux sachets d’eau que j’ai vidés rapidement. Tout de suite après, j’ai cherché une poubelle pour mettre les sachets vides, mais à ma grande surprise, pas de poubelles à côté. Je pris donc patience en espérant voir une poubelle dans la rue à ma sortie, mais après près d’un km, toujours pas de poubelle, je me résolus donc à jeter sur le « goudron » (bitume), ces deux sachets qui commençaient à m’encombrer ».

Cette mésaventure de Mamadou, nombre de Burkinabè l’ont déjà certainement vécu. Tu te retrouves dans une institution et souvent, pas des moindres, avec des déchets en main et à ta grande surprise, il n’y a pas d’endroit pour t’en débarrasser. Et que dire de ces écoles, ces centres de santé où trouver une poubelle est souvent un parcours du combattant. Même s’il existe des poubelles dans certains ministères ou institutions, elles sont souvent, soit peu nombreuses, soit tellement cachées qu’il faut être un habitué du « coin » pour les retrouver. Au-delà des ministères et des institutions, il y a aussi que certaines rues sont en manque total de poubelles publiques.

En la matière, les différentes municipalités en collaboration avec le ministère en charge de l’Environnement devraient revoir leur copie et faire de sorte qu’il y ait le maximum de poubelles dans tous les endroits dignes d’être fréquentés par le public (rues, salles de spectacle…). On dira peut être que le coût est très élevé mais quand on regarde ce que le Burkina dépense chaque année en matière d’assainissement (curage des caniveaux, ramassages d’ordures…) et quand on connaît la nocivité de ces ordures pour la santé des populations et des animaux, quelques millions pour vulgariser des poubelles ne feront certainement pas de mal. Toutefois, ce manque de poubelles ne saurait excuser le comportement de certains Burkinabè en matière de gestion des ordures, car si le problème de poubelle est réel, il faudra reconnaître que l’incivisme y est aussi pour beaucoup, dans la mauvaise gestion des ordures.

Par exemple, au-delà de l’Etat, combien de Burkinabè dans leurs maisons, entreprises, restaurants, boutiques, etc. prennent la peine de poser une poubelle pour permettre aux personnes qui les fréquentent de se débarrasser de leurs ordures, en cas de besoin. Et ces vendeurs ambulants d’arachides, d’eau…qui, leurs marchandises écoulées, ne se soucient plus des déchets que génèrent leurs produits. Tout compte fait, le problème des ordures au Faso doit être l’affaire de tous. Autant l’Etat doit faire l’effort de doter les localités de poubelles, autant chaque citoyen doit mesurer sa responsabilité dans la quête d’un cadre de vie sain au Burkina.

 

Raphaël KAFANDO



02/06/2012
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