Campagne de reforestation 2012 au Burkina : l’heure est au bilan
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a organisé un atelier bilan de la campagne nationale de reforestation 2012 le vendredi 21 juin 2013 à Ouagadougou. L’occasion pour le département en charge de l’environnement de tirer les leçons du reboisement passé et de préconiser des mesures innovatrices pour une meilleure réussite de la campagne 2013.
Près de 11 millions de plants produits et plus de 7 millions plants plantés soit la réalisation de 9325 ha de plantation et 931 km linéaires de haies vives et de brise vent. Tels sont là, quelques chiffres donnés par le secrétaire général du ministère en charge de l’environnement, Georges Lambert Ouédraogo lors de l’atelier bilan de la campagne de reforestation 2012, le vendredi 21 juin 2013 à Ouagadougou. Pour lui, il y a certes des motifs de satisfaction mais cela ne doit pas occulter le fait que des difficultés persistent et se manifestent sur plusieurs plans. Il a cité ainsi quelques imperfections telles que l’absence de dispositif de protection des plantations contre la divagation des animaux, les feux de brousse et les attaques parasitaires. Comme autres problèmes, il a évoqué le faible engagement de certaines collectivités territoriales dans les campagnes de reforestation ainsi que l’insuffisance de capitalisation des données sur les plantations réalisées.
Les vérités du ministre Salif Ouédraogo
Le ministre de l’environnement et du Développement durable, Salif Ouédraogo précisait déjà le 30 mai dernier qu’il va falloir changer d’approche pour les campagnes de reforestation à venir. « Je me suis rendu compte que les opérations de reboisement constituaient souvent du folklore et de la comédie. Chacun veut faire son reboisement, on réunie la presse et après aucun suivi », a-t-il fait savoir. Selon lui il va falloir de plus en plus passer au concept de planter responsable, qui signifie qu’il faut planter les arbres que l’on peut entretenir. « Nous allons quitter le stade de la quantité et nous concentrer désormais sur la qualité. Pour planter il y a des règles à respecter. Nous allons faire le bilan et tirer les conséquences. Depuis plusieurs années nous plantons des millions de plans avec des taux de réussite maigres. Le désert avance et il faut avoir une approche responsable » a t-il martelé. Et il a prévenu que désormais ne planterons les arbres que ceux qui peuvent les entretenir c’est-à-dire assurer le suivi et la protection. « Associations et autres se verront désormais posés ces conditions. Ceux qui ne pourront pas respecter ces conditions nous ne les appuierons pas », a-t-il dit. En tout les cas le ministre en charge de l’environnement est clair « Nous préférons planter des arbres en petite quantité et assurer leur réussite que de planter des millions d’arbres avec un faible taux de succès. Il faut qu’on arrête les théories et le cérémonial pour être plus concret ». C’est pourquoi l’une des innovations pour la campagne nationale de reforestation 2013 est la plus grande implication des collectivités territoriales dans les opérations de plantation d’arbres. La priorité sera également de miser sur l’encadrement et la sensibilisation des populations que sur des opérations spectaculaires de reboisement.
Raphaёl KAFANDO
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