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Environnement en 2013: plusieurs textes, difficiles applications

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L’actualité environnementale en 2013 au Burkina Faso a été marquée principalement par deux actions salutaires posées par le gouvernement burkinabè. Il s’agit premièrement de l’adoption par l’Assemblée nationale en sa séance publique du 2 avril 2013, d’un nouveau code de l’environnement plus répressif et plus adapté aux problèmes environnementaux de l’heure. Les innovations portent sur la consécration, voire la concrétisation de certains droits fondamentaux en matière d’environnement à savoir, le droit à un environnement sain, le droit d’accéder aux informations relatives à l’environnement et le droit de participer aux décisions concernant son environnement immédiat. Le nouveau code consacre en outre cinq principes fondamentaux du droit de l’environnement que sont le principe de la prévention, le principe de la précaution, le principe du pollueur-payeur, le principe du préleveur-payeur et celui du développement durable. Deuxièmement, le conseil des ministres du 18 décembre a, enfin, adopté le projet de loi portant « interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution des sachets ou emballages plastiques non biodégradables ». Ce projet de loi considère comme sachet plastique, tout produit de type polyéthylène souple à basse densité, quelle qu’en soit la couleur ou la forme, destiné ou non au conditionnement ou au transport des produits. Cette interdiction vise à atténuer et à lutter contre la propagation, dans le milieu naturel, des déchets plastiques générés par l’utilisation non rationnelle des sachets et emballages plastiques non biodégradables. Sont concernés par la mesure d’interdiction, tout producteur de sachets ou emballages plastiques non biodégradables sur le territoire national et tout importateur de sachets ou emballages plastiques non biodégradables sur le territoire national. Cette mesure vise également tout distributeur de sachets ou emballages plastiques non biodégradables sur le territoire national ainsi que toute personne physique ou morale qui exerce une activité commerciale, industrielle, artisanale ou professionnelle nécessitant l’utilisation de sachets ou d’emballages plastiques. Par ailleurs, l’une des manifestations majeures sur les questions environnementales en 2013 est la tenue du 17 au 19 décembre de la quatrième session de la conférence du Conseil national pour l’environnement et le développement durable (CONEDD). A l’issue de cette rencontre, neuf recommandations ont été émises. Aussi, les participants ont proposé une définition d’une stratégie globale de transition vers l’économie verte. Et une nécessité de la mise en place d’une stratégie d’anticipation des besoins en compétence et en innovations. Ils ont également souhaité le développement de l’éducation et de la sensibilisation environnementales à travers les outils d’information et de communication et l’accompagnement des ONG, associations, organisations paysannes et du secteur privé concernés par les problèmes environnementaux. Il a été proposé aussi, entre autres, un renforcement du cadre législatif et institutionnel sur la politique nationale de développement durable, une mise en place d’une comptabilité environnementale et la réalisation d’une évaluation environnementale stratégique de la SCADD avant sa révision en 2015. Toutefois, si ces actions sont louables sur le papier, il reste que sur le terrain, beaucoup de choses restent à faire. En effet, le problème qui demeure est comment faire appliquer ces décisions par les populations. Les pratiques néfastes telles que l’utilisation des sachets plastiques, la prolifération des produits d’occasion, la déforestation accrue, le braconnage à tout vent ont toujours la peau dure au « pays des Hommes intègres ». De plus, la vie de tous les jours de la population laisse croire qu’il n’existe pas pour l’instant une réelle prise de conscience des enjeux environnementaux de l’heure. Hormis quelques ONG, associations et personnalités de bonne volonté qui se battent, les comportements des populations et même souvent des gouvernants laissent croire que la lutte pour la protection de l’environnement n’est bonne que sur le papier, tandis que dans les faits, presque personne ne fait attention au gaspillage d’eau, à la pollution des grosses cylindrées, aux méfaits des mines et à l’accaparement des terres par certaines personnalités. Vivement que 2014 soit l’année de la pratique et non de la théorie. Il est temps que le Burkina ne ratifie pas seulement les conventions, mais mette les moyens pour faire de la sauvegarde de l’environnement, une réelle priorité. Il n’y va pas seulement de la survie des générations futures, mais aussi de celle de notre génération.

Raphaël KAFANDO

 



14/01/2014
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