Il ya aussi toutes ces associations en léthargie durant toute l’année qui de surcroît ne se réveillent que durant ces périodes pour aller planter quelques arbres et replonger dans leur sommeil. A l’occasion de ces camps de reboisement, de grandes cérémonies sont souvent organisées, des véhicules et des cars sont convoyés dans les villages, polluants même davantage la nature. Parfois, le cérémonial de la manifestation prend le dessus sur les conditions requises pour planter des arbres. C’est ainsi que certains plants sont mis en terre vers midi (heure qui ne convient pas pour planter un arbre), car il faut attendre telle ou telle autorité. Le pire encore, est que ces arbres plantés ne bénéficient pas souvent de suivi approprié.
Le 23 avril 2012, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean Koulidiati montait lui-même au créneau en déclarant ceci : « En dépit des efforts déployés, les difficultés persistent et se manifestent par l’absence de dispositif de protection des plantations contre la divagation des animaux, les feux de brousse et les attaques parasitaires, l’insuffisance de capitalisation des données sur les plantations réalisées et le faible engagement de certaines collectivités territoriales dans les campagnes de reforestation ». Résultat, après des dizaines d’années de reboisement, la forêt au Burkina continue de perdre du terrain. Ainsi, environ 105 000 ha de forêts disparaissent chaque année (chiffres du ministère de l’Environnement et de l’Eau en 2002). De 1980 à 2000, la superficie des formations forestières du Burkina Faso est passée de 15,42 millions d’hectares à 11,29 millions d’hectares (FAO, 2000).
Il est vrai que c’est déjà positif, de créer une dynamique de plantations d’arbres, mais il faut reconnaître que cela ne suffit pas. Les campagnes de reforestation doivent être l’occasion de poser des actes vraiment sincères loin de toute propagande quelconque, mais dont le seul but est de sauver la nature burkinabè. Et pour cela, le ministère en charge de l’Environnement devra impliquer davantage les populations locales, car ce sont les premiers garants de ces plantes.
Raphaël KAFANDO
Sidwaya